[Bikepacking] – Ramène Ta Freiz’h 2019 : l’essence même du Gravel Breton

Introduction

Après une très bonne Malténi (classé 31e sur 87), je poursuis ma saison d’ultra avec la Ramène ta Freiz’h, épreuve de gravel de 350 km pour 4805m de D+.

L’objectif est de parcourir le centre Bretagne de Guipry-Messac, petite ville au Sud de Rennes pour rallier Plougastel dans le Finistère. Organisé par l’association Gravel Cap, nous étions 26 au départ de cette aventure.

Je pars avec 2 amis d’enfance, Thomas et Enrique, cyclistes confirmés pour les deux, graveleux depuis peu pour Thomas et premières expériences du long cours intense. N’ayant pas de gravel, Enrique part sur le Planet X de ma compagne, il lui faudra quelques kilomètres pour dompter sa nouvelle monture.

Notre objectif est de se faire plaisir, d’y aller cool, de profiter des paysages et de la gastronomie locale. De toute manière, ça devrait aller, on est sur une épreuve organisée par des adeptes du gravel mais c’était sans compter sur la définition Bretonne du Gravel à l’instar de la GTB…

La machine et le matériel

Jour 1 : Sous la pluie Bretonne

Départ à 11h de Nantes pour prendre le train et se rendre au départ à Guipry. L’ambiance est bon enfant, ça se chambre, ça rigole comme d’habitude lorsqu’on est ensemble ! 1ère gamelle pour Riquette sur les pontons le long de l’Erdre, ça commence bien ! Dans le train nous faisons la connaissance de Guillaume et de son monster-cross Genesis, il part également sur la RTF et s’est apparemment préparé à l’arrache.

On arrive en gare de Guipry à 13h. 3h à tirer avant de prendre le départ. On jette notre dévolu sur la pizzéria juste en face de la gare alors que la pluie commence à tomber. La météo s’annonce en effet pas vraiment clémente. De la pluie pour cette 1ère journée puis beaucoup de vent d’ouest pour le samedi et pluies éparses le dimanche. Un vrai temps Breton !

Le rendez-vous est sur les quais le long de la Vilaine et nous patientons à l’abri dans les toilettes publiques alors qu’arrive au compte-goutte les quelques participants. Comme d’habitude, on trouve de tout niveau vélo mais la tendance est aux petites sections, certains même avec des sacoches de cyclotouristes. Cela s’annonce roulant vu les profils de monture, tant mieux car j’ai bousillé mes pneus WTB Nano sur la Malténi, j’ai dû donc mettre les Overide Hutchinson en 38, taillé pour la route et le chemin plutôt sec…

C’est plus difficile de se mettre dedans quand on part à 16h, heureusement les paysages sont superbes et le champ de mégalithes est vraiment magique !

Coincés dans les bouchons, les organisateurs arrivent peu avant 16h, quelques informations et ils lancent le départ :

« Vous verrez à 30km environ, vous traverserez un champ de mégalithes, faut faire attention, il y une section un peu raide et technique, après ça ira, ça sera roulant. Et si la trace va à travers un bout de champs, faut pas hésiter, suivez-la. »

 

C’est parti ! Nous partons dans les premiers avec Guillaume, sous une bonne averse de pluie et un gros vent de travers sur le chemin de halage qui longe la Vilaine. Très vite on quitte cette section roulante pour attaquer les chemins et route de campagne. Guillaume nous lâche assez rapidement et on le reverra plus, il en avait dans les pattes !

Nous prenons notre temps sans pour autant flâner en route, on doit boucler dans l’idéal 70-80 km. Après la pluie, quelques éclaircies, la lumière est belle mais le vent trop présent. Des rafales nous sèchent littéralement sur place, mais ça va, c’est que le premier jour. C’est plus difficile de se mettre dedans quand on part à 16h, heureusement les paysages sont superbes et le champ de mégalithes est vraiment magique ! La descente technique qui suit l’est vraiment et nous oblique à descendre à pied. Depuis peu un autre bikepacker nous as rejoint et reste avec nous puisqu’il n’a pas pris le temps d’utiliser l’application pour suivre la trace… Malheureusement pour lui, après une grosse descente bien technique qui nous amène au village de La Grée St Jean, nous le perdons.

Nous poursuivons notre route à travers les champs d’éoliennes bretonnes, Riquette est un peu à la traine, la hauteur de selle ne semble pas adaptée et il faut un ptit moment pour trouver la bonne position.

Nous traversons plusieurs fois le canal de Nantes à Brest, un billard tentant puisque l’on oscille autour de lui sur les 100 premiers kilomètres mais les sentiers routes de campagnes alentours sont superbes et l’on profite largement du paysage.

19h30, nous sommes à Malestroit. Malheureusement la Biscuiterie Merlin est fermée, dommage leur Kouing Aman est divin (clin d’œil à la Gravel Tro Breizh 2018). Quelques restaurants d’ouvert, et le temps que l’on choisisse, trois autres participants se joignent à nous en terrasse pour manger. Les discussions vont bon train sur la météo et sur « Qu’est-ce que l’on fait ce soir ? » De notre côté, je suggère à mes camarades de continuer, nous avons fait que 65 km, ce qui nous ferait vraiment une grosse étape le samedi puisque nous avons pris le parti de faire une étape inférieure à 100km le dimanche afin d’avoir le temps de prendre notre train à Brest à 16h30. Jean-François a un plan pour bivouaquer sur Malestroit mais se range finalement à notre idée de continuer ainsi que les 2 autres. J’avoue que l’idée de rouler et bivouaquer à 6 me n’enchante guère. C’est déjà compliqué tout seul de trouver un spot alors à 6… Puis dans ces épreuves, les rythmes et envies sont vraiment différents, difficile de s’adapter à tous. Après une galette à l’andouille qui a mis un peu de temps à arriver, on part tout de même quasiment ensemble. Finalement, la nuit est bien tombée et le vent a faibli. Nous peinons à les rattraper et à travers une longue ligne droite, mon regard est attiré par des lumières sur la droite, en pleine forêt. Ils sont déjà posés, on décide de continuer pour trouver un spot un peu plus loin. Au sortir du village du Haut Quilly, nous nous posons à côté d’un lotissement sous les arbres et sur une pelouse moelleuse. Un peu trop enjoué par la découverte de ce spot, je quitte la route pour m’engager dans le sous-bois sans faire attention au petit fossé qui m’envoi voler au-dessus de mon cintre… Plus de peur que de mal mais il semble qu’il soit temps de se coucher.

Riquette et moi, on dort dans ma tente MSR deux places alors que Thomas dans son bivy. Très vite, nous sommes au « chaud » dans notre tente, vêtements propres sur le dos, prêt à embrasser Morphée mais avant un ptit coup de gnole Slovène histoire de s’assommer pour de bon 😉

Il est 23h, on a parcouru 80km, objectif atteint. On s’endort alors que le vent forci et fait danser fortement les arbres de la colline…

je quitte la route pour m’engager dans le sous-bois sans faire attention au petit fossé qui m’envoi voler au-dessus de mon cintre…

Jour 2 : Le vent d’Ouest

Réveil 5h. Le vent a forci dans la nuit, on a quelques averses mais il ne pleut pas lorsque l’on range tous le matos. Ptit déjeuner dans l’abri bus situé juste à côté à base de crème chocolat, de vieux gouda et de saucisson !

6h, on enfourche nos montures et à la lumière de nos phares, nous filons dans la nuit alors que le crépuscule pointe légèrement derrière nous. L’ambiance matinale est toujours particulière et les kilomètre passent rapidement, on est trop concentré sur la route et les singles que l’on emprunte très régulièrement.

Un bout de canal nous amène à Josselin, ptit village perché au-dessus de la voie d’eau que Thomas connaît bien puisqu’il a parcouru le Canal de Nantes à Brest l’année dernière avec sa moitié. On quitte la trace pour trouver un bistrot, prendre un café et manger un morceau.

Nous nous arrêtons au PMU du village où la tenancière nous fait signe vertement depuis l’intérieur de ne pas mettre nos vélos sur sa terrasse et contre sa devanture… Pas l’air commode celle-là… Il est 8h, 3 clients, dont un à la Leffe, 3 cafés commandés et Riquette pars acheter des viennoiseries à la boulangerie du coin. Finalement, la patronne se laisse amadouer par notre aventure, on retiendra d’ailleurs que « La mère aux cons, elle est pas morte celle-là ! »

On fait le plein de nos outres et on repart sur le bord du canal mais pas pour longtemps. Nous bifurquons au nord puis au sud, le retraversant inlassablement. Passe Rohan, jolie ptite bourgade puis St Samson où l’on quitte définitivement le secteur du Canal pour prendre la direction nord nord ouest. Le vent est omniprésent, fatiguant, malgré le soleil qui est pourtant là. Nous faisons plusieurs pauses pour régénérer nos forces, mais cela commence à être un peu dur. La faim se fait ressentir plus fortement. On alterne chemins de campagne, route, sentier accidentés et parfois à travers champs, sans sentier du tout ! On suit « aveuglément » la trace qui nous amène dans un sous-bois puis ressort au milieu d’une ferme. La moyenne prend un coup dans ces secteurs où on doit porter un peu le vélo dans la végétation.

« La mère aux cons, elle est pas morte celle-là ! »

Depuis qu’on a quitté le canal, on suit en partie la rigole d’Hilvern, une sorte de petit canal qui suit de près la topographie et serpente par monts et par vaux toute la région. Long de 60 km, il relie le Lac de Bosméléac au Canal de Nantesà Brest. La pente moyenne du cours d’eau est de 0.3mm/m, autrement dit, rouler à côté, c’est plutôt plat ! Mais on l’emprunte que quelques fois, nous coupons plutôt à travers les collines.

12h sonne et nous ne sommes pas encore prêt de nous arrêter, il y a pas grands chose dans le coin pour se sustenter. On passe pas loin de Caradec mais Thomas qui a étudié le parcours nous dit qu’il n’y pas grand-chose. Le bourg d’après est Plussulien, mais c’est beaucoup trop loin, on espère trouver notre bonheur à Le Quilo, juste avant que la trace bifurque plein ouest donc plein vent de face.

« On a du bol, on a pas crever encore »

Enrique aurait mieux fait de rien dire, à 500m de Le Quilo, je sens mon pneu arrière un peu mou et en effet, il est quasi à plat. A l’entrée du village, le panneau Routier du restaurant sonne comme le Graal, on va pouvoir reprendre du poil de la bête.

« Bonjour, on est 3 pour déjeuner.

  • Ça va pas être possible, me rétorque le cuistot alors que je balaye la salle vide avec seulement une table de 6.
  • C’est une blague ?
  • Non non, c’est pas une blague, je sais même pas si je peux terminer avec ce que j’ai. Je peux vous faire des sandwichs au pire…»

Ouch, va falloir annoncer ça aux gars. Thomas semble un peu dans le fond et on a tous besoin de manger sérieusement. Les barres céréales, ça va bien 5 minutes.

Pendant que l’on se pose sur la terrasse, je vérifie mon pneu arrière, je m’aperçois que l’étanchéité se fait mal sur la jante.

« Je peux vous faire 3 steak-frites en direct si vous voulez !

  • Heu… Oui oui !
  • Installez-vous j’arrive. »

Le cuistot venait d’ouvrir la porte pour nous annoncer la bonne nouvelle, c’est parfait ! J’en salive d’avance !

A côté de la vitre, en plein soleil, Coca cola, on attend notre collation. Thomas a mal au bide, Riquette au sternum, ils n’ont pas très faim. Ils commencent à accuser le coup et la faible alimentation de ce matin.

« Je vais arrêter, dit soudainement Thomas

  • Comment ça arrêter ?
  • J’arrête, j’en peu plus, j’abandonne. »

Merde, il est vraiment mal là le Thomas.

« Attends tout à l’heure, on mange, on se repose, on prend une bonne heure, on fait le plein d’énergie et après on ira tranquille, même à 10km/h de moyenne on bouclera l’étape, t’inquiètes pas ça va le faire. »

Je termine mon assiette et les leur puis café et la pause a eu raison de la démotivation de Thomas, il est refait, on repart donc alors que Jean-François arrive, seul, ses compagnons de route ont abandonné.

Je vais arrêter, dit soudainement Thomas

Un coup d’œil sur le profil topographique, et on sait que l’on va attaquer quelques bon gros raidars avec un vent plein face.

Nous repartons pendant que Jean-François mange un morceau et au bout d’un kilomètre, je me rends compte que j’ai oublié mon camel back. Demi-tour toute pendant que Thomas et Riquette prenne un peu d’avance. Je retrouve mon sac sur la terrasse et Jean-François qui tambourine à la porte du bar fermée. Il a oublié son téléphone à l’intérieur. Je repars aussi sec pour rattraper mes compagnons de route dans le milieu de la côte qui est bien raide. La chapelle de Notre Dame de Lorette trône en haut de la côte puis c’est redescente dans des singles heureusement secs. Le pilotage est de mise, pas de place à l’erreur avec nos vélos chargés.

Mon tubeless arrière ne tient pas. Je stop pour mettre une Tubolito et je laisse mes amis partir devant. Je les récupère puis à Plussulien on trouve une boulangerie d’ouverte avec une épicerie ! Cette fois-ci, Thomas et Riquette ont de l’appétit. On se fait des sandwiches, des Tucs, coca, on se met bien. S’agit d’avoir de l’énergie pour la suite. L’alimentation est la clé, quand on roule 10 à 14h par jour, on doit manger énormément et surtout ne pas attendre d’avoir faim.

Le temps se couvre un peu, on subit quelques averses mais de très courte durée, pas le temps d’être mouillé et le vent d’ouest nous sèche instantanément quoiqu’il arrive.

« Wouahouahoua, whouaah »

Le chien déboule de la cour de ferme et commence à me courser dans la descente. D’ordinaire, ils ne vont pas plus loin que le bout de la route mais la bête me poursuite dans la côte en face en aboyant à tout rompre ! Arrivant au bord d’une départementale très passante, je m’arrête, me retourne, positionne mon vélo entre le canidé et moi, puis dégaine mas bombe lacrymogène. Mes deux compères arrivent derrière le chien et quand il s’en rend compte, il panique complètement et rebrousse chemin en faisant des cris de peur, galopant à travers champs…

La journée se poursuit à travers la campagne, passant toujours de routes ultra roulantes à des singles improbables comme ceux qui contourne une retenue d’eau du Blavet près de Rocleu. Ce passage est vraiment ludique, le terrain est sec et roulant mais cela enchaine virages, montée sèche et descente abruptes. Le pilotage est de mise. S’en est un peu trop pour Riquette qui subit un peu et souhaiterait arriver sous peu mais il garde le sourire et la pêche ! On a prévu de s’arrêter à St Servais pour manger puis de trouver une zone de bivouac, on aura fait le nombre de kilomètres, il nous restera 108 km pour le dimanche, ce qui devrait normalement passer. Au cas où on ne trouve rien à St Servais, on avait acheté de quoi manger pour ce soir : pain pâté ! Les dieux Bretons sont avec nous puisque l’unique restaurant est ouvert avec un menu succulent : Chicons au jambon grillés, Brandade de Morue et Flan caramel. Le tout accompagné pour ma part d’une bonne Coreffe houblonnée.

L’accueil est à nouveau chaleureux, notre aventure provoque toujours de multiples questions. 21h, nous repartons pour trouver une zone de bivouac. Alors que l’on monte sur une route bien goudronnée, au détour d’un virage, deux molosses déboulent en aboyant dont un avec la muselière enlevée sur le côté, pas très rassurant… Thomas l’ami des bêtes, habitué des chiens et beaucoup moins peureux que moi, s’impose devant le monstre qui baisse les oreilles et l’arrière train. Mais dès qu’on arrête de crier sur lui, il revient vers nous. Pas le choix, on fait demi-tour pour contourner les chiens et sur la route, Thomas repère un superbe spot au fond d’un champ. Il fait encore jour, il ne pleut pas, c’est idéal pour déployer le bivouac !

On s’endort cette fois-ci au son des chiens qui aboient tout autour de nous…

Jour 3 : 16h40, Voie 2, TER au départ de Brest pour Rennes

5h, réveillé depuis 1h par le froid. Va falloir que je règle ce problème. Le matelas Thermarest NeoLite joue parfaitement son rôle mais le SOL Escape est un peu juste quand la température descend en dessous de 10° malgré le fait que je dorme bien couvert. Cette fois, la rosée a bien détrempé la tente, ca va rajouter un peu de poids sur le vélo. 5h30, on quitte le champ, il fait froid, j’ai oublié mes gants longs et avec mon syndrome de Reno, ce n’est vraiment pas la joie… Quelques kilomètres plus loin, nous nous posons devant la vitrine de la boulangerie de Callac pour petit-déjeuner, seule source de lumière dans ce centre-ville sans lumières urbaines, ambiance de fin du monde.

Le boulanger ouvre tout à coup la porte pour discuter et nous raconte qu’il a vu d’autres cyclistes comme nous avant nous.

Le jour se lève tandis que nous longeons le lac de Callac puis nous prenons la direction de l’ouest, toujours, vers Huelgoat, étape de la journée où nous devrons nous ravitailler. De Huelhoat, il nous restera environ 60 km pour rallier Plougastel puis 12 km pour la gare de Brest. Ca devrait aller si c’est roulant mais la trace se complique et nous empruntons de nombreux passage impraticable avec un gravel chargé, même en VTT  ce serait très technique. Notre moyenne chute littéralement de 16 à 12-13 km/h en déplacement soit 11 km/h avec les pauses

nous nous posons devant la vitrine de la boulangerie de Callac pour petit-déjeuner, seule source de lumière dans ce centre-ville sans lumières urbaines, ambiance de fin du monde.

La trace nous fait traverser la vallée des saints juste après le village de Carnoët, lieu étrange et magique puisque des dizaines de statues, représentant des Saints Bretons, sont éparpillés sur la colline de Quenequillec (https://fr.wikipedia.org/wiki/Vall%C3%A9e_des_Saints). On n’y attarde pas malheureusement mais l’ascension nous permet d’apprécier le travail et la beauté de ces statues de granite.

A l’approche de Huelgoat, « Les bois d’en Haut », nous entrons progressivement dans le secteur des Monts d’Arrée et nous terminons par du portage à travers les blocs de granit bordant le ruisseau qui s’écoule depuis le village.

Pause à la boulangerie pour manger où je m’étais arrêté quelques mois auparavant lors de la GTB 2018 puis nous repartons rapidement le lac de Brennilis et l’ascension du Menez Mikel et la chapelle de St Michel de Braspart. A l’approche du lac, nous entrons dans les nuages et la bruine. Comme pour la GTB 2018, l’approche du mont est un véritable chantier, un bourbier sans nom, on a les pieds dans l’eau, dans la boue, Thomas chute, on avance péniblement jusqu’au pied de la montagne.

Pause gouter dans la chapelle à l’abri de la bruine qui nous transperce, les températures ne sont pas froides, mais ce n’est pas la canicule non plus ! On repart à travers une descente bien technique avec nos petites sections puis s’en suit un long single à travers la forêt et les collines, complètement boueux. La moyenne est encore en chute libre, nous risquons de ne pas arriver à temps ! Nous nous sommes dit que nous devrions être à Plougastel à 15h30 maximum pour avoir le temps d’aller à la gare de Brest mais si la trace continue à être aussi compliquée, ce n’est pas gagné… A 14h30, il nous reste 30km soit 2h à 15 de moyenne et on ne tient pas cette moyenne. On décide alors de couper la trace et de prendre par la route pour grappiller un peu de temps et de kilomètres. Ce n’est pas dans nos habitudes de couper, et j’avoue que ça m’embête un peu mais pas le choix, on a un impératif : le train de 16h40 à Brest !

On avait fortement sous-estimé le terrain et la trace qui est, faut être honnête, typé VTT plus que Gravel, ce que Frédéric Bernard appelle le gravel ++. Le Gravel Breton en somme…

Malgré, le fait d’avoir coupé, nous nous retrouvons à Daoulas vers 15h et nous sommes obligé de reprendre la trace de temps en temps car elle coupe à travers les collines, on aurait trop de distance si on faisait les détours. Mon optimisme en prend un coup quand on se retrouve dans la vase de la rade de Brest à pousser le vélo « On n’y sera jamais, on va rater le train ! » Il y a du stress dans l’air, Thomas est plus optimiste, Riquette peine dans les côtes. 15h45 nous sommes à Plougastel, pas le temps d’aller faire coucou à Gravel Cap, on file vers Brest histoire d’assurer le timing.

On s’embrouille les pinceaux un peu après avoir passé le vieux pont en plein vent puis direction le centre-ville de Brest et enfin la gare. 16h10. 30 min d’avance, juste ce qu’il faut pour se poser, prendre de quoi manger pour le voyage du retour.

On l’a fait, on l’a bouclé cette traversée de la Bretagne ! Une belle virée entre potes qui ont pu entrapercevoir et apparemment apprécié la longue distance en autonomie !

On avait fortement sous-estimé le terrain et la trace qui est, faut être honnête, typé VTT plus que Gravel, ce que Frédéric Bernard appelle le gravel ++. Le Gravel Breton en somme…

Merci à mes compagnons de route et aux organisateurs !

Prochaine épreuve, les 900 km de la Normandicat !

Les photos

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